Le cirque québécois à l'épreuve de son récit

Le cirque au Québec s'est imposé rapidement et durablement. Cirque nouveau commercial, il puise au théâtre et à la danse leurs stratégies de composition, au sport d'élite sa technicité d'exception et au commerce son pari du risque de la réussite. Les compagnies québécoises, depuis le Cirque du Soleil, aux 7 doigts de la main, le Cirque Alfonse et Flip Fabrique sont présentes sur tous les continents. Pourtant, le présentisme du cirque québécois permet mal de saisir la pleine mesure de sa riche histoire, au moment même où ce cirque post-pandémique prend une nouvelle direction, moins commerciale, moins formatée, peut-être plus audacieuse et certainement plus intime. Les traces matérielles, iconographiques, documentaires ne font que rarement partie de collections. Les archives sont lacunaires ou inaccessibles. Il n'existe pas d'histoire orale captée ou documentée dont auraient témoignés les artistes et artisans de ce milieu. Quelle histoire, donc, concevoir et articuler pour un cirque présentiste et porté sur la nouveauté? Quelles pistes historiographiques privilégier pour témoigner de l'histoire d'un cirque qui réclame sa réinvention et son autoparthogénèse?